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la grosseur, dans la juste proportion sequialtère.. ., enfin la beauté et l’harmonie de son corps sont telles qu’on peut, sans faire injure à celles-cy, mettre Jeanne au rang des immortelles !

« Si doncques, la convenance de ses mœurs, si sa grâce, si sa beauté sont si grandes, il en faut conclure que non seulement le beau absolu existe dans la nature, mais de plus qu’il n’y a rien de beau que le corps humain. »

Ce portraict à la plume, si ténesbreux soyt-il, en despit des abresvialions que nous avons faictes en l’interprestant, réalise les trente beaux 5is que François Gorniger a mis en dix-huit vers latins dans son livre : De la louange et beauté des Dames et que Branthôme desclare nécessaires à la grâce absolue.

Montaigne, parlant vers le mesme moment des charmes féminins, se montre, comme de coustume, philosophe fort sceptique à cet endroict ; mais non sans raison :

« Il est vraysemblable, dit-il, que nous ne sçavons guères ce que c’est que beauté en nature et en général ; puisqu’à l’humaine et nostre beauté nous donnons tant de formes diverses, de laquelle, s’il y avoyt quelque prescription naturelle, nous la recognoistrions en commun, comme la chaleur du feu.

« Nous en fantasions les formes à nostre appétit ; les Italiens la façonnent grasse et massive, les Espagnols vuidée et estrillée, et, entre nous,