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III

S’il est impossible d’exposer la théorie de la Beauté, il seroit peut-estre aysé d’en escrire l’his- toire, car chasque siècle eust son beau idéal comme chasque nation possède le sien. — Du nud des peintres primitifs aux nuds de Rubens il y a une effrayante diversité de perceptions. Nous allons tenter d’entrevoir quel genre de beauté fust prin- cipalement en honneur au siècle des Valois et ce que fusrent, à certains poincts de vue, ces gentilles amies des Parnassiens de la Renaissance.

Deux Gynographes ou Callimorphographes — le mot est à créer, — Cornélius Agrippa et Augus- tin Niphus, sont là pour respondre, bien qu’en langue latine, à notre curieuse investigation. Le premier, docteur en médecine et docteur in utro que ; offi- cier au service de Maximilien contre Venise et tour à tour advocat, historien, astrologue, adventurier et soldat de fortune, homme admirable en tous poincts, publia un opuscule dédié à Marguerite d’Autriche, intitulé De Nobilitate et Prœcellentia sexus feminei. Le second, Augustin Niphus, philosophe attitré de la cour pontyficale, favori de Léon X et de Charles- Quint, laissa un livre très estimé sur la science du beau, qui a pour titre : De Pulchro et Amore.