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receptaicle de toutes les nuisances, altercas, mes- cheances qui grèvent le monde, lequel fesclaire plus que Soleil, et de tous mes meschiefs tes frères paoulvreteux se dolosent froustatoirement. — Ne crains mie ma cythèreique Dyabolicitè…, en ma fres- sure est le Grand Tout, la genèse humayne, la nature fécondatrice, la concupiscence bestiale, le génie du mal adaornèe de Vapparence du bien, la tentation, la contagion, la peste, Vincongruité, la ruyne cachée, la glu envenimée, la blessure incurable du monde. De moy sourcent l’ambition, l’inconstance, la mes- disance, la vengeance, tous les caprices et tous les crimes hypocrites, les traistrises et laschetez. — Tu m9as évocquée… ; Le vray Miroùer de parfaicte sor- cellerie, dont tant ont parlé les ^Egyptiens, Assy- riens, Indiens, Turcomans, Germains et Gaulois, Gentils, Juifs, Maures et Chrestiens, ce miroùer qui baylle la vie, la ieunesse et aussy vieillesse, descrépi- tude et mort…, voy-le en moy…. le suis cettuy Miroùer de VUnivers où ung chacun se contemple, s’enjalouse, s’aparesse, se mignotte, se gorgiase ; ie suis l9organe dyabolicque, le serpent des ser- pens, le familier ennemy de Vennamourè, le cochet à vent qui mue à tout instant ;… ie suis la déce- vance, le plaisir malèficque, la discordance soubs le masque de Vamourf la sentine de toute imperfection, le péché inesvitable, le savon qui dissoult l’homme ; la pourvoyeuse du De profundis, l’exil du Paradiz.