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— Les femmes ont, en général, plus de cœur que d’esprit, plus d’âme que d’aptitudes, plus de persuasion que d’éloquence, plus d’instinct que de perspicacité, plus de délicatesse que de discerne- ment, plus de goût que d’idées d’art, plus de ten- dresse que d’amour sensuel, plus de rêves dépravés que de concupiscence réelle, plus d’idéal que de bonheur et plus d’amour que d’ambition.

— Rien n’indique plus la fragilité des amours que le toujours des amants. — Toujours, ce sont des espérances qu’on échelonne, des horizons qu’on veut infinis ; toujours, c’est l’invincible désir de s’attacher à l’avenir avec l’ardeur des passions du présent. L’amour aime boire à l’espérance dans l’insatiabilité des baisers, et les jalousies posthumes qui fouillent un cœur de femme enfantent déjà les jalousies futures. — Toujours… m*aimeras-tu toujours ? Rien n’exprime plus douloureusement l’épeurement du lendemain, l’inconstance de la nature, le néant des amours vite écloses — Toujours, c’est la concession à perpétuité de la passion ; on y dépose des serments éternels qui durent ce que durent les éternels regrets