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son répertoire mille petits jeux puérils et qui nous charment et ouvrira sur les choses de la nature son grand œil naïf, étonné pour le retourner vers nous, en formulant une question de baby : « Dis, réponds ! n’te moque pas… Voyons ! sois sérieux, comment qu’ça pousse ! »

Maîtresse adorable, car elle se plie à tout, avec sa sveltesse de roseau, lorsque notre pouvoir sur elle est entièrement moral et basé sur sa sensibilité, son cœur et son imagination. Pourvu que l’amour Tanime, elle marche vaillamment des heures dans les bois, emplissant les taillis de ses chants, cueillant de ses doigts gantés pâquerette, violette et muguet ; courant comme un épagneul et revenant vers son maître apporter son museau fouetté d’air pour grignoter le suc d’un baiser. Puis, engourdie par les effluves printaniers, au retour, en wagon, avec une grosse gerbe de fleurs qui balaye son corsage, elle se pelotonne près de l’aimé, comme une chatte qui ronronne, faisant pressentir les tendres ébats qui les attendent là-bas, à cinq étages au-dessus du niveau des concierges…, et quelle gentille ménagère pour un garçon ! — Pendant les heures de travail, d’un pas léger, elle furète de tous côtés, laissant trace de son ordre et de son bon goût, parfumant comme un sachet notre intérieur de sa présence, disposant sur les chaises en fouillis toujours heureux le trophée de ses vêtements, l’ombrelle en perpen-