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tions, de physiologies, de petits et de gros livres sur la Parisienne qu’on n’en fera jamais sur aucun autre sujet ; je sais tout ce qu’aux xviie et xviiie siècles on a dit de judicieux, d’aimable et de satirique sur cette mignonne créature. Je n’ignore pas combien ce siècle a noirci de papier sur cette reine de l’élégance depuis M. de Jouy, YHermite de la Chaussèe-d’Antin, jusqu’au Guêpiste Alphonse Karr et au mali- cieux Léon Gozlan ; cependant je maintiens que la Parisienne moderne, telle que je la sens dans la corruption et la névrose actuelle, n’a pas encore son historiographe. Tu peux affirmer que rien ne change, le prouver à l’occasion fort ingénieusement ; je n’en persiste pas moins à considérer la femme d’aujourd’hui comme un type essentiellement à part, qui a une expression d’art, de nervosité, un frottis de cosmopolitisme, un chic uniques, qu’on ne lui avait point vus jusqu’alors. Au siècle dernier, on retrouve évidemment tous les caractères généraux de cette admirable bonne fille des grands et moyens fau- bourgs ; on constate cette douce insouciance, cet esprit gai, primesautier, frondeur et malicieux ; on observe son désintéressement, parfois même son héroïsme, ses stratagèmes d’amour, ses coquette- ries, son mépris de l’opinion, son extravagance dans les modes, et à la fois sa science de fée pour draper un chef-d’œuvre de costume avec quelques mètres d’étoffe sans valeur. Ce qu’on ne remarque pas ce-