Page:Uzanne - Son altesse la femme.djvu/308

Cette page n’a pas encore été corrigée

de toile d’araignée pour les dames ; cela ne sera pas mal sur un jupon couleur de rose. On verra des ravettes d’aile de papillons, des bracelets de vers luisants, des chemises de gaze, des bonnets de sucre candi, ce sucre est brillant. On verra des culottes de mousseline, des bas de duvet de cygne, des bourses à cheveux tissues d’or, des chapeaux de damas rouge vert et jaune- Déjà nos abbés portent des collets et des rabats de taffetas bleu en guise de batiste ; déjà ils sont en manchettes à dentelles pendant le jour, en fontange pendant la nuit ; il ne leur manque que d’accoucher pour être véritablement femmes. »

« — Ne crois-tu pas, disais-je à Gérard Fontenac, en achevant cette lecture, que même avant la Révolution on se sentait aussi moderne que possible et que l’on aimait Paris et les Parisiennes pour les mêmes raisons qui nous les font aimer ? Ne crois-tu pas que Restif de la Bretonne dans ses Contemporaines ait montré, sous tous leurs plus charmants côtés, les caractères différents des femmes et des filles de son temps, à tous les rangs de la société ; se complaisant, ainsi que tu le faisais tout à l’heure, à vanter la bonté rieuse de certaines fillettes du commun, à exalter leur dévouement, leur perspicacité extrême, leur laborieuse et joyeuse activité et à peindre leurs grâces enchanteresses ?

« — Je crois, reprit Gérard, qu’on a plus écrit de pensées, de paradoxes, d’aphorismes, de disserta-