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dans le sillon avec ses sabots ou ses souliers ferrés, glissant sur les mottes de terre, se relevant en riant, lançant au ciel tous les blasphèmes qu’il a entendu proférer, tous les mots orduriers, qui, dans sa bouche enfantine, font rire les gars le soir à la veillée. Déjà aussi a-t-il toutes les perversités précoces, la rage de la destruction, une sorte d’instinct de chat cruel. Son œil perçant a compté tous les nids des environs, arbre par arbre, buisson par buisson ; il les connaît, il les guigne, et partout il grimpe ou se hisse, plongeant ses petites mains meurtrières et impitoyables dans les embranchements où l’oiseau a maçonné de brindilles et tapissé de duvet le lit d’une famille nouvelle.

Là où ce singe paysannesque a passé règne la dévastation. Sous ce crâne bombé, allongé en noix de coco, résistant au choc des chutes non moins qu’aux idées de charité, de bienfaisance, de tendresse et de protection des faibles, on ne peut faire pénétrer l’amour de l’oiseau et de sa couvée et la conception des pertes irréparables, que la maternité pleure au sein de la nature.

Rossignols, alouettes, rouges-gorges, bouvreuils, bergeronnettes qui planez dans l’harmonie vivante des bois et des prairies, hirondelles familières qui logez sous notre toit, chardonnerets, pinsons, loriots, linottes et mésangettes, n’êtes-vous pas cependant les plus divins chantres de l’Amour aux