Paris en parla et il se trouvait le lendemain, non loin des Galeries de bois, des nymphes qui assu- raient que les tissus dont elles étaient couvertes ne dépassaient point la demi-livre, sans omettre la cein- ture dorée.
A côté des bals et des promenades publiques, les réunions les plus suivies étaient les thés, mis récemment en faveur. — C’est presque les seuls en- droits où on se réunisse, écrivait un gazetier phy- siologiste, il n’y a plus de repas ; chacun mange chez le restaurateur, dont le nombre se multiplie à l’infini ; il en existe à chaque coin de rue. Déjeuners froids, cabinets particuliers, on n’entend que trop cette dernière annonce. Un bouchon est devenu la grotte de Vénus.
Il faut que le pot-au-feu soit renversé, constate ce folliculaire. Autrefois on se présentait pour dîner chez son ami, aujourd’hui c’est bien différent, chacun reste chez soi ; on va prendre en catimini son repas chez son restaurateur. Est-ce économie ? Est-ce division ? Ce qu’il y a de certain, c’est que cette mode annonce rupture et désunion dans l’ordre domestique, et l’on peut dire que les restaurateurs indiquent un changement essentiel dans la manière de vivre et dans les mœurs. Les thés semblent rap- procher davantage ; ils sont le premier pas pour re- monter vers l’urbanité française depuis si longtemps méconnue. Les femmes y sont en grande parure,