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désapprend le rire et se fait prêt aux regrets, voyant passer à côté de lui un amour vêtu de deuil et les lèvres sur une mèche de cheveux. »

Cependant, Dieu sait si on aima jamais davan- tage ni plus profondément, avec cette sensation épicurienne et troublante que donnait l’incertitude du lendemain ! Le dévouement grandissait, sublimi- sait la femme et relevait presque la fille qui parfois montrait, au milieu de ses débordements, le carac- tère héroïque de certaines courtisanes antiques. — Entraînée par la nature de son cœur vers les oppri- més, vers tous ceux que traquaient les puissants du jour, vers les vaincus marqués pour la mort, la citoyenne, tout en apprêtant de ses doigts mignons la cocarde tricolore de sa coiffe, dissimula souvent sous un rideau de son alcôve un ci-devant inscrit sur la grande liste de l’abattoir.

En ce temps aventureux où le cœur battait comme un tocsin d’alarme, le roman naissait de toutes parts et expirait en tous lieux. La chronique s’inquiétait peu de recueillir les historiettes d’amour, et, quel que soit le nombre d’aventures que les ro- manciers de ce siècle aient emprunté aux anecdotes, légendes courantes et journaux du temps, il en est que la littérature n’a jamais effleurées, qui sont de- meurées profondément enfouies dans le passé. Ce ne sont assurément pas les moins poignantes ou les moins fantastiques, quelques-unes même méritent