demande donc aucun brevet et ne compte pas entrer dans l’exposition technique des procédés que je me suis efforcé de faire naître et que je n’ai poussés, peut-être, qu’à mi-chemin du beau véritable.
Tout en apportant certains sentiments d’art dans la fabrication de mes livres, bien que me complaisant à les exécuter, parfois corps et âme, l’Écrivain y domine avant tout ; aussi, dans cette dualité de mon être, le décorateur n’est que le piètre valet de l’auteur.
Je déclare donc me réjouir grandement de cet à peu près. En voici la raison : — L’illustration n’est, en réalité, que la livrée d’un ouvrage. On s’égare dans le luxe du Home et on oublie d’interroger le maître ; on s’extasie sur la correction et la splendeur des parures, et on ne cherche point à reconnaître le caractère ou l’esprit de celui qui les porte ou les fait porter. Le texte n’est plus qu’un prétexte et cela est odieux, vil, misérable et indigne de satisfaire à la fierté d’un artiste. — Ici, il me conviendra d’être arrogant, de compter ironiquement mes fidèles, de connaître le petit nombre de ceux qui sont susceptibles de passer par-dessus les médiocrités d’un procédé d’illustration pour me témoigner de leur sympathie directe. — Moins nombreux seront ceux-ci, plus grands je les estimerai ; aux autres, joyeusement je crierai ; Aimez Son Altesse pour elle-même, ou passez au large !
Pour moi, je l’avouerai sans détour — dut-on