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brochure nouvelle, dont on lisoit quelque passage, sur lequel on épiloguoit ; c’étoit d’ordinaire quelque conte de fée allégorique, une satire, un conte moral à la Crébillon, un dialogue retroussé, une rapsodie à l’esprit fouetté, des pseudo-mémoires pour servir à l’histoire du bon ton et de la bonne compagnie, un roman à clef, des portraits du jour, un recueil de nouvelles à la main, des poésies gaillardes, des ana fripons, tous les ouvrages médisants sur l’amour et les femmes• — Ce fut à la toilette d’une de ces di- vines que furent déposés les premiers exemplaires de Thémidore, de Grigri, des Mille et une fadaises, du Soupe, des Sonnettes, du Grelot, du Code de Cy- thère, du Sultan Misapouf, des Matines de Cythère et du Colporteur. Là apparoissoient également les Almanachs des Muses, les Flèches d’Apollon, les bouquets à Chloé, les impromptus libertins et tous les petits livres de la Bibliothèque galante ; les Mé- moires turcs, le Roman du jour, le Zinzolin, Félicia, le Doctorat, le Diable au corps, Monrose, VOda- lisque, le Sopha, le Canapé couleur de feu, l’E- tourdi, les Faiblesses d’une jolie femme, le Temple de la-mode, le Fat, les Confessions d’une courtisane, que sais-je encore ! tous ces opuscules mignons qui naissoient le matin et qui souvent déjà étoient oubliés le soir à l’heure du jeu ou de l’Opéra.

L’indispensable abbé étoit le plus généralement le lecteur de la déesse : Allons, l’abbé, lui disoit-on