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en toutes choses et de tous côtés est fait de petitesses, de brièveté, d’agrément : il le lui faut piquant, si l'on peut dire, et comme taillé sur la grandeur et la longueur d’une brochure à la mode. Une récréation courante qu’on prend, qu’on feuillette et qu’on rejette, il n’est que cela pour parler à son imagination. On croiroit voir dans cette création factice la poupée modèle des goûts de cette civilisation extrême. Ce ne sont que jacasseries, minauderies, gentillesses raffinées. Ilya dans toute sa personne comme une sorte de corruption exquise des sentiments et des expressions ; à force de se travailler, elle arrive à personnifier en elle « cette quintessence du joli et de l’aimable » qui est alors dans les personnes la perfection de l’élégance, comme il est dans les choses l’absolu du beau. Elle dégage d’elle-même, ainsi que d’une grossière enveloppe, un nouvel être social auquel une sensibilité plus subtile révèle tout un ordre d’impressions, de plaisirs et de souffrances inconnus aux générations précédentes, à l’humanité d’avant 1700. Elle devient la femme aux nerfs grisés, enfiévrée par le monde, les paradoxes des soupers, le bruit des jours et des nuits, emportée dans ce tourbillon au bout duquel elle trouve cette folle et coquette ivresse des grâces du xvra* siècle : le Papillotage, un mot trouvé par le temps pour peindre le plus précieux de son amabilité et le plus fin de son génie féminin. »