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Cette lettre de vieux barbon résume bien la question. La pédante ridicule y est mise à sa place loin de la noble matrone qui mit tout son esprit et son sçavoir à faire briller l’esprit et le sçavoir d’autrui, tout son cœur à obliger et consoler, toute sa délicatesse à faire vivre la civilité françoise dans le cercle d’une politesse exquise, d’une urbanité par- faite et d’un langage simplement fleuri et apte à toutes les commodités de la conversation.

Je ne sçaurois faire icy une estude approfondie de la Précieuse si mal ititerprestée à travers le lointain du temps ; ce seroit oultrepassér les limites de l’éru- dition mi-sérieuse mi-badine que je me suis tracées, dans la conception de ce livre, et, pour passionnante que soit l’histoire littéraire, pour agréable que puisse estre la confection érudite d’un chapitre bien fourny en citations soigneusement cueillies icy et là dans l’ardeur des recherches sçavantes, pour pi- quante que seroit enfin une dissertation philolo- gique sur les locutions du Dictionnaire des Pré- cieuses qui se sont introduites par centaines jdans notre langage familier et bourgeois, et dont on se sert maintenant, sans y songer et à tout propos, dans la banalité des rencontres et des conversations fugitives, il me convient de ne point oublier que je dois me garder, comme de la peste noire, d’une pédan-