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ordonna que la dîme des peaux de biches prises dans l’île d’Oléron serait consacrée à relier les livres de l’abbaye qu’il avait fondée à Saintes, et Guilbert de Nogent raconte, au chapitre ii du Livre premier de sa ]’ie, qu’après une visite faite aux Chartreux de Gre- noble par le comte de Nevcrs, ce seigneur lui envoya des cuirs de bœufs et des parchemins dont ils avaient grand besoin *. Le plus souvent le relieur n’avait qu’une très faible ])art dans les couvertures des Livres du moyen tige. Le brodeur sur étofies et l’orfèvre tenaient la première place, dans cet art des Livres, joyaux d’une richesse incomparable. C’est dans les inventaires, dans les comptes, dans les archives des rois et des princes, qu’il faut chercher l’histoire de la Reliure aux quator- zième et quinzième siècles. Les bibles, les évangiles, les livres d’église, prennent toujours un vêtement d’or ou d’argent, que leur donnent l’orfèvre, l’émaiUeur ou Tiniagier : ainsi l’inventaire de Charles VI, on 131)î), nous montre des missels dont les atz sont d’argent dorez à ymages enlevez, c’est-à-dire « au repoussé », des bréviaires couverts de velours brodés à fleurs de lis, dont les ferniouers sont esniaillez aux armes de France. Jusqu’au seizième siècle, cette orfèvrerie est appliquée h la Reliure, témoin les couvertures d’un I.iilaniK’. f’iiriusih’s i>ililiogra/f/ii/fiii