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camées, des émaux bizantins ou de Limoges, des incrustations d’or, des bas-reliefs en ivoire ou en métal, des cabochons ou des pierres précieuses ayant un caractère des plus opposés. Cela laisse à penser, comme l’indique l’aimable bibliophile bordelais, que d’anciennes reliures, faites primitivement, ont été employées plus tard à des Livres d’un plus grand format, en ajoutant des bordures aux plaques fixées sur les plats.

Le plus ancien manuscrit de la précieuse bibliothèque de Sienne est un évangéliaire du neuvième siècle, ayant une magnifique reliure ornée de nielles. Ce volume appartint d’abord â la chapelle impériale de Constantinople ; lors de la chute de l'Empire grec, il fut vendu à Venise, de là, grâce â des agents du grand Hopital de Sienne, il lut acquis et resta désormais la propriété de l’antique rivale de Pise et de Florence.

Les Livres, au moyen âge, avaient une si grande valeur et étaient d’une si grande délicatesse de facture dans les lettrines et miniatures, qu’ils étaient tous confiés à la Reliure aussitôt terminés. Les peaux étaient en conséquence fort recherchées. Charlemagne accorda à l’abbé de Saint-Bertin un diplôme qui autorisait celui-ci à se procurer par la chasse toutes les peaux nécessaires pour relier les livres de son abbaye. Vers 850 environ. Geoffrey Martel, comte d'Anjou