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raient leurs Livres sur des tablettes de cyprès, bois auquel ils attribuaient les mêmes propriétés qu’au cèdre.

Il serait pittoresque de montrer le travail de bibliopégistique à Rome et de suivre les ouvriers dans toutes leurs menues opérations, depuis le collage des feuilles du glutinateur jusqu’au ponçage et polissage des tranches, aux décorations de la couverture, et enfin aux ornements somptueux des bossettes extrêmes du cylindre, mais cette description analytique formerait hors-d’œuvre dans le rapide exposé que je viens d’entreprendre.

Le soin de coller, de relier, d’orner les Livres, était le plus souvent laissé à celui qui les copiait, « de même, dit Vossius que chez les Grecs, l’écrivain, le relieur et le marchand étaient parfois réunis entre les mains de celui qu’on appelait : Librarius ».

« La Reliure des Livres carrés n’est pas elle-même une invention récente, » remarque M. Géraud dans son Essai sur les Livres dans l’antiquité ; on la trouve désignée sous le nom de Φελλος, dans Hesychius. Au moyen âge, on les nommait alæ à cause, dit du Cange, de sa ressemblance avec les ailes des oiseaux multicolores. Au quatrième siècle, les reliures de luxe étaient déjà employées pour les Livres d’Église.

Saint Jérôme se plaint amèrement, dans une de ses lettres, de ces inutiles prodigalités : « On teint les