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par d’autres procédés, sans même en excepter les véritables cartonnages allemands. Les envieux de Bradel ont perdu ce genre, qui certes est cependant recommandable. »

— Le bon Lesné a grandement raison : le Cartonnage est ce qu’il y a de meilleur ou ce qu’il y a de pire ; sous la Révolution on en abusa et il se fit un tel commerce de livres cartonnés « à la diable » plutôt qu’à la Bradel, que le dégoût ne tarda pas à se faire sentir ; on revint donc à la Reliure pleine ou à la Demi-Reliure définitive, car les cartonnages ne présentaient plus aucune solidité. Les couvertures faites à part ne tenaient aux volumes que par les gardes, et les livres ainsi fabriqués se dépouillaient avec trop d’aisance de leur armure protectrice.

Depuis près de quinze ans ce cartonnage est revenu de mode en France, on le désigne toujours sous le nom de « Cartonnage à la Bradel » ; mais en réalité c’est par erreur, car ce n’est plus ça. La perfection est venue, et, sur ce point, quelques relieurs parisiens sont réellement inimitables et font des chefs-d’œuvre comparables aux plus élégantes reliures pleines de ce temps. — Le Cartonnage est en quelque sorte la robe de chambre du Livre ; mais quelle robe de chambre ! Ne serait-ce pas plutôt, selon les ouvrages, soit une dalmatique, soit une aube, soit une chlamyde, soit un domino,