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des encarts les uns dans les autres et des chiffres sur les chiffres occasionne ce désagrément, qui entraîne, dans un autre non moins préjudiciable au livre ; c’est que les feuilles étant très inégales entre elles, on est obligé de rogner quelquefois beaucoup plus qu’on ne l’aurait fait en reliant le livre primitivement, et s’il n’avait pas été cartonné. Je passe encore une infinité de désagréments qu’un mauvais cartonnage occasionne, le plus grand est la multiplicité des grecques ; qui jamais ne se trouvent aux places requises. Il en est de même du placement des figures ; elles doivent être placées, ployées, émargées, avec le même soin que si l’on reliait le livre en définitif. Une chose très essentielle, par exemple, et qui est trop souvent négligée, c’est l’ébarbage ; on ne doit ébarber un livre que l’on cartonne que jusqu’à la bonne marge, et même laisser une ligne ou deux de fausse marge, si la dimension du papier le permet.

« On voit par cet exposé qu’un cartonnage exige beaucoup de temps et de soins, et que, mal fait, il est très préjudiciable à la conservation intacte du livre. Je serais donc d’avis que l’on ne grecquât pas les livres que l’on cartonne ainsi ; je conseillerais même de les coudre comme ou coudrait une brochure où l’on voudrait faire cinq ou six chaînettes. J’en ai fait ainsi qui étaient très solides, dit Lesné, et qui s’ouvraient incomparablement mieux que tous ceux faits