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disait des langues : Rien n’est meilleur et rien n’est plus mauvais. En effet, un cartonnage bien fait conserve le livre dans toute sa pureté ; il est simple, mais il a quelque chose d’agréable, d’élégant même ; mal fait, il est extrêmement préjudiciable au livre. Je vais essayer de donner une idée de ce que doit être un bon cartonnage.

« L’unique but d’un cartonnage allemand ou français non rogné est de conserver le livre dans le même état que s’il avait été simplement broché ; c’est-à-dire qu’en supprimant le cartonnage, on puisse substituer telle reliure que l’on juge à propos, sans qu’il reste d’apparent ou de caché aucune trace du cartonnage. Il encore pour objet de pouvoir placer convenablement le livre dans une bibliothèque, et de le pouvoir lire ou consulter au besoin. Ce but est donc absolument manqué, si l’on n’apporte pas à ce cartonnage tout le soin qu’il exige ; car si, parce que ce n’est qu’un cartonnage, on ne se donne pas la peine de ployer et reployer le livre aussi scrupuleusement que si l’on avait l’intention de le bien relier, et que, pour le coudre ou le grecquer, il arrive que, quand on veut relier le livre en définitif, après l’avoir reployé avec attention, il se trouve souvent des marques de la grecque apparentes sur les marges du fond ; de plus le livre devient plus court, tant en tête qu’en queue. Quand, pour le lire, il a été coupé par l’amateur, l’ajustement