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celle zoobibliophilie fut appréciée des libraires acheteurs, mais je ne le pense point ; toujours est-il que les prix ne se sont pas élevés vers les cimes de l’adjudication : l’Art de la guerre, du comte Dupont, 1838, in-8°, relié en plein tigre royal, ne dépassa pas 7 francs. — C’est à se pendre d’avoir failli à de telles enchères !

Il n’est pas donné à tous les amateurs de livres de dépouiller ainsi des lions et des panthères, des boas ou des chacals, dans le simple but d’enrichir leur bibliothèque. Il serait nécessaire d’attacher les Pertuiset ainsi que les Charbonnet à son service, et beaucoup d’entre nous risqueraient de se faire dûment interdire. Mais, sans aller aussi loin dans la fantaisie, je pense que chaque bibliophile un peu personnel doit se faire une conception moins ordinaire de la demi-reliure et laisser à leur banalité courante les fabricants de cuirs patentés par l’usage. — Il reste encore aux cynégétiques la peau de lièvre, la peau de daim, de sanglier, de renard, de loutre ; pour les amateurs sédentaires et amis des fauteuils bergère, il est permis d’employer les cuirs de Venise ou de Cordoue, les cuirs du Japon, les peaux de cerf estampées, les toiles de certaines industries modernes, les incrusta, les vélins teints ou estampés, et surtout de varier à l’infini les papiers des plats et les papiers de garde ; ceux-ci peuvent encore employer parfois les tissus et combiner les plus jolies alliances