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jourd’hui à qui s’adresser : on leur offre toujours le même menu de chagrin, de demi-veau ou de maroquin ; ils ont beau protester, ils voient museler leur caprice par un de ces : « Mais, Monsieur, c’est tout ce qui se fait ! » qui leur casse bras et jambes.

Il existe encore des relieurs qui visent ouvertement il l’originalité ; c’est le cas d’un nommé Guédon « estant et élisant domicile en la ville de Paris, proche de l’Institut de France ». — Ce fallacieux personnage a dernièrement distribué à tous les amateurs, dont il a pu se procurer le nom et l’adresse, l’archaïque prospectus que voici :

« Le soussigné vous fait offre pour orner votre bibliothèque des cognoissances qu’il possède eu l’art de la Reliure. — Il opère tant en genre ordinaire qu’extraordinaire et tant que peut par luy-mesme. — Souhaictant la joye de vous voyr prouchainement en sa boutique ou en vostre demeure, il vous salue honnestement. » — Ce Guédon qui doit relier ses livres en peau de chat noir, par esprit de fumisterie, a pourtant inventé la reliure incohérente ; il relie deux tomes d’un même livre l’un contre l’autre, en «  tête-bêche », c’est-à-dire que le tome premier s’ouvre du côté du dos du tome second, et vice versa. Je doute fort que cette plaisanterie amusante soit du goût d’un grand nombre de bibliophiles, cependant par esprit d’excentricité, il est certains livres Lesbiens publiés à Bruxelles qui