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dire que M. Champs fait toujours montre d’un goût délicat et qu’il sait fort convenablement assortir les gardes, les papiers des plats, les pièces de titre, les fleurettes mosaïquées, ainsi que combiner avec entendement les menus détails qui se doivent fondre dans une harmonie totale, généralement si difficile à obtenir.

Un de ses élèves encore inconnu , M. Joseph Bretault, me paraît devoir se faire un nom recommandable : il possède l’amour du métier et le culte de son art, et s’efforce surtout d’apporter une note nouvelle dans la banalité des demi-reliures. Il est l’inventeur des fausses nervures carrées à fortes saillies qui donnent un caractère très original et très sérieux à ses dos délicieusement polis ; de plus, il réussit à merveille les coins ronds ou cintrés qui se courbent sur les tranches du volume en forme de gouttières et protègent aussi l’ouvrage en lui donnant à l’œil plus de légèreté et de grâce. — MM. Amand, David, Pagnant et Lanscelin ne restent pas en arrière. Je citerai aussi M. Dupré, un relieur perdu rue Saint-Honoré, qui fait des demi-veau porphyrisés, marbrés, racines, granités ; des cailloutages veinés avec autant de brio qu’un marbreur du dernier siècle.

En dehors de ces praticiens réguliers, je ne puis m’empêcher de parler d’un relieur bohème, ami de