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à la grâce française et qui ne saurait passer les mers sans y perdre son caractère.

Les relieurs allemands font des œuvres évidemment lourdes, mais ils n’ont pas leurs maîtres dans l’art des gaufrages gothiques, et des reliures dans le style moyen âge. — On cite Vogt à Berlin, ainsi que Willhelm Schmith ; — à Munich, où il existe une École de reliure, le nommé P. Attenkofer exécute sur peaux de truie, sur veau et parchemin, des gaufrages dans le style de la Renaissance, qui sont d’une variété et d’un poussé étourdissants. Ce même relieur aime aussi à travailler le parchemin, et à en recouvrir les plats de dentelles et de fleurettes d’or d’une originalité charmante.

La Belgique n’est pas le pays de la reliure ; cependant on estime à Bruxelles les maroquins de M. Schavye qui se plaît à traiter le genre incunable, et l’on montre quelques égards à M. Bousquet qui, en dehors de ses jansénistes, a combiné différents plats gothiques d’une facture digne de remarque.

La France restera toujours le pays des belles reliures pleines, légères, fraîches et gracieuses, d’une sobriété voulue et d’une grande finesse de décoration. Cependant, je le répète, il appartient aux amateurs de réveiller le style de la Reliure et de sortir cet art de son ensommeillement. Ce siècle tire à sa fin sans avoir créé un genre qui lui appartienne. — Que les jeunes bibliophiles, que les