Page:Uzanne - La Reliure moderne.djvu/358

Cette page n’a pas encore été corrigée

intérieure, il lui plaît d’assortir les gardes et les contre-gardes. — À cet effet, l’amateur bibelotier aura toujours dans ses armoires des petits coupons d’étoffes aux tons mourants ou aux riantes couleurs, des soies légères, des tissus Pompadour, des satins précieux, des lampas fanés, des velours ultra-fins, une véritable cargaison de jolies choses ramassées çà et là dans les courses ou les flaneries chez l’antiquaire. Il fera ainsi de merveilleux mariages dans le costume de ses livres, et s’il n’était pas assez heureux pour découvrir l’étoffe ou le ton voulu, je ne saurais trop l’engager à ne rien brusquer et à se contenter momentanément de gardes d’attente faites de blanc papier.

Quant aux gardes ; escargots ou à marbrure, l’ami des livres chercheur n’est pas embarrassé pour les remplacer : soit qu’il s’adresse au Japon, soit à la Chine, soit à l’Angleterre, soit à la France, il est assuré de trouver des petites merveilles, dont il n’aurait eu nulle idée auparavant. La Chine lui fournit des papiers brillants, tout diaprés et constellés de paillettes d’or sur firmament d’azur ; le Japon, plus riche encore, lui donne généreusement mille sujets variés, aquarelles, esquisses peintes sur tissu de soie ou papier à souhait. Les albums anciens ou modernes les crépons, les panneaux, les petits stores, les papier de tenture lui apportent une variété où il n’a qu’à puiser, assuré qu’il est d’admirer, d’admirer sans fin,