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modernes, mais je la trouve parfois poussée à l’excès et je me permets souvent de regretter le temps des belles dorures sur tranches pleines et guillochées, ou encore ces moirages qui se lisaient dans les dessous des dorures, quand les tranches, à l’ouverture des volumes, se trouvaient en oblique. — Lesné, semble aussi, le brave homme ! regretter cet art perdu :

Quelquefois sur les tranches on peint des paysages,
Des miniatures même et mille autres sujets,
Qui ne sont apparents qu’en courbant les feuillets ;
Mais on cultive peu ce charmant art en France.

La description pratique de tous les soins que nécessite une belle reliure pleine nous entraînerait ici à la dérive assez loin de notre chemin, et je me suis bien promis de ne pas descendre jusques à l’atelier. Je tiendrai donc parole et laisserai à d’autres le plaisir de détailler tous les petits côtés de fabrication qui concourent à la principale qualité d’un livre relié en plein, c’est-à-dire à ce qu’il s’ouvre largement, sans qu’on le viole en lui brisant le dos.

La couleur des maroquins ne doit pas être étrangère au sujet traité, surtout si la reliure est janséniste ; aussi différents amateurs ou bibliothécomanes ou bibliotactes ont-ils adopté une règle pour la couleur à donner aux vêtements du livre, suivant la nature des ouvrages. — Pour la Théologie, l’Écriture sainte, la Liturgie et les saints Pères, ces singuliers ordonnanciers admet-