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ration qui régit tous les arts somptuaires ; on ne s’efforça plus de transfigurer la décoration extérieure des ouvrages nouveaux, la recherche s’arrêta ; on vécut du passé sans innover quoi que ce soit.

C’est que, on ne saurait trop le dire, les grands Amateurs font les grands Relieurs ; c’est à ceux-là qu’il appartient toujours d’apporter sans cesse un renouveau dans l’expression des vêtements du Livre, et les amateurs de ce siècle, n’étant plus à la taille des Grolier, des Lavallière et des d’Hoym, laissèrent péricliter les grâces artistiques et les gentillesses de la forme, pour ne songer qu’à la perfection de l’œuvre matérielle et au corps même de l’ouvrage.

À part quelques relieurs insuffisamment connus, qui comprirent qu’un livre moderne ne peut être relié que d’une façon toute moderne, à part aussi quelques artistes qui s’ingénièrent à faire éclore dans la bibliophilie la Reliure allégorique ou Reliure parlante, l’art de la Bibliopégie n’a produit dans sa généralité rien de nouveau et d’éminemment dix-neuvième siècle Les relieurs de pleins, depuis soixante ans, sont resté stationnaires dans l’ornière du passé, copiant ou recopiant toujours, mêlant les styles, créant un genre bâtard sans originalité absolue, pataugeant dans la routine sans arriver à en sortir dans une splendeur et une grâce de régénération inédite ou inattendue.

Très peu de praticiens semblent avoir saisi cette