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leurs types de caractères, les éditeurs se sont multipliés, les libraires ont connu la vogue et les émotions des coups de bourses sur certains volumes épuisés ; les éditions d’amateurs tirées sur hollande, chine, japon, whatman, ont fait irruption de toute part, et le marché des livres en est arrivé à s’encombrer si prodigieusement d’ouvrages médiocres et pires, produits en toute hâte, qu’un immense krach menace à très brève échéance le monde de la Librairie.

Cette renaissance de la belle typographie et de la taille-douce aura eu toutefois son utilité ; cette fin de siècle a mis eu circulation d’admirables ouvrages qui resteront justement célèbres et recherchés, tandis que la « biblio-camelolte » se dispersera au vent de l’oubli. L’essor donné, le négoce des livvres anciens reprit aussi avec fureur, et les publications jusqu’alors mollement convoitées du dix-huitième siècle et de la période Romantique du dix-neuvième se sont vues ardemment guignées, chassées et poursuivies partout jusqu’aux prix les plus incroyables.

De l’expansion forcenée de cette noble toquade du Livre devait sortir, on le conçoit, de très curieuses et infinies variétés de monomanes qui, bien que semblables par les grandes lignes typiques du caractère aux principaux malades successivement observés et décrits jusqu’ici par tous les docteurs de la physiologie analytique , depuis Sénèque