Page:Uzanne - La Reliure moderne.djvu/181

Cette page n’a pas encore été corrigée


La Reliure française brilla d’un grand éclat au dix-septième siècle. L’abbé de Marolles, dans ses Mémoires, pouvait écrire : « Nos relieurs sont estimés par-dessus tous les autres, » — c’était un fin connaisseur en la matière; — « nous en avons, dit-il, qui, à peu de frais, font ressembler le parchemin à du veau, y mêlant des filets d’or sur le dos, qui est une invention que l’on doit à un relieur de Paris, appelé Pierre Gaillard, comme celle du parchemin vert naissant est venu de Pierre Portier, qui, de son temps, a été un excellent relieur. »

L’histoire des relieurs au dix-septième siècle serait digne d’être fouillée à fond par un esprit de loisir, car, en dehors d’Habraham, de Pigorreau, d’Antoine Ruette, de Le Gascon, de Florimond Badier, de Lemonnier, de Larcher, de La Serre, de Rangouze, et de ce Michon, dont le petit abbé de Montreuil nous parle dans ses lettres, il y aurait assurément de très nombreux relieurs de talent à tirer de l’oubli, c’est ainsi qu’en ouvrant le Dictionnaire du Bayle, je trouve cette remarque du philologue : « Oudan est un des meilleurs relieurs de tout Paris. » — Or, qui connaît Oudan ? Ni les Lesné, ni les Fournier, ni les Brunet et autres Bibliopégiographes ne font mention de cet ouvrier de mérite.

Louis XIV n’eut aucun sentiment de la bibliophilie, il laissa cette passion à ses ministres, à Colbert dont