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tait Adam et Ève. Ce fut lui qui relia ces statuts du Saint-Esprit dont Henri III gratifiait ses amis, et qui inventa ces reliures composées de rinceaux de feuillages poussés au fer et ces délicats compartiments dorés que Thouvenin devait plus tard nommer à la fanfare. Nicolas Ève fut, cela est probable, le relieur de Marguerite de Valois, cette troisième Marguerite de France, première femme de Henri IV, plus connue sous le nom de la Reine Margot, dont les amateurs recherchent avec passion les jolis livres ornés de marguerites et pâquerettes semées dans les médaillons des plats. — Le fils de Nicolas, Clovis Ève Ier, travailla longtemps pour Henri IV et sa cour, et resta en charge jusqu’aux premières années du dix-septième siècle ; son petit-fils enfin, Clovis Ève II, fut relieur de Louis XIII et n’abandonna son art qu’en 1631.

Ces ti-ois maîtres de la Reliure laissèrent de côté les mosaïques, ainsi que les combinaisons à la Geoffroy Tory, et, indiquant les compartiments par de simples filets d’or, ils inventèrent ces délicieux réseaux de tiges fleuries, reliées en un seul motif, et répandirent partout de légers petits fers, formant des feuillages, des volutes et des palmes, d’un style très pur et d’une exquise richesse de détail.

Dans ces reliures mignardes, de jolies roulettes finement gravées sont disposées avec goût sur les plats, le dos des volumes, s’ornent d’encadrements, de