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dans son poème sur la reliure, a fait, avec raison, de Gascon le Malherbe de la Bilbliopégie française rrnaissante, en s’écriant, à l’exemple de Boileau :

Gascon parut alors et, des premiers en France,
Sut mettre en sa reliure une noble élégance.


Arnett, dans son excellent ouvrage, An inquiry into the nature and form of the Books[1], et Dibdin, dans son Voyage bibliographique, prêtent Gascon à Grolier avec assez, d’assurance, mais il ne faut voir là que des conjectures aussi bien impossibles à admettre qu’à réfuter… puis le brave Dibdin n’a-t-il pas pris Grolier pour un doreur célèbre ? — Grolier était un bibliophile de la plus haute distinction ; il passe pour avoir dessiné certains motifs de ses ornements, et sa surveillance éclairée, son ingéniosité, sa recherche de la perfection, étaient toujours en éveil vis-à-vis des ouvriers qu’il sut diriger jusque dans les moindres détails. li était de ces hommes supérieurement doués qui imposent presque le chef-d’œuvre à des praticiens intelligents bien que de second ordre, et il répandait trop de lumière sur les vêtements qu’il inventait pour ne pas avoir porté ombre sur les divers et nombreux artisans qu’il dut conserver à sa solde , tant ouvriers italiens que français.

  1. London, 1837, in-8°