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juste ? se demande M. Fournier, c’est ce qu’on ne sait aucunement[1]. Il aimait les livres, il en avait d’admirables, cela suffit : il est célèbre et mérite de l’être, l’art se révèle par la délicatesse, et il y en a une exquise dans le choix et dans la variété des ornements dont les méandres se déroulent sur les volumes qui lui ont appartenu, et qui furent peut-être ornés d’après ses dessins.

« La seule chose que l’on croit savoir, dit l’auteur du Vieux-neuf, c’est que cet amour de beaux livres était chez les Maioli un goût de famille, et que Thomas, qui est le plus célèbre, le tenait d’un Michel Maioli dont la collection a laissé aussi de riches épaves, et qui doit avoir été son oncle ou son père. Il l’imita, mais pour faire mieux. Les Reliures des livres de Thomas sont la perfection de l’art qu’avait entrevu Michel. Les volumes qui nous sont venus de celui- ci ne portent pas sa devise, tandis que ceux de Thomas en portent souvent une, tantôt sous une forme, tantôt sous une autre. La phrase assez énigmatique, mais d’autant mieux dans l’esprit du temps, Inimici mea Michi, non me Michi, est la forme la plus ordinaire de cette devise. Quelquefois elle se varie ainsi : Ingratis servire Nephas, formule bien digne d’un ama-

  1. On pourrait affirmer néanmoins que Maïoli vivait de 1510 à 1560, d’après la date de quelques-uns de ses livres.