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ces Livres hors ligne à volutes et à dorures exécutés pour les Médicis, les d’Este, les della Rovere, par d’étlonnants Relieurs italiens guidés sans doute par de grands peintres qui ne dédaignaient pas de prêter leur ingéniosité et leur talent à l’ornementation et au vêtement des Livres.

A Venise, à Florence, la Reliure était devenue un art véritable, on y imitait les couvertures en cuir de couleur décorées de mosaïques et de dorures qui or naient les copies du Koran et des manuscrits arabes, mais, loin de prendre servilement à l’art oriental les originales dispositions de ses entrelacs, les maîtres italiens ne firent que s’inspirer de ces modèles et les développèrent avec un goût exquis et une sorte de maestria suprême inconnue jusqu’alors.

Grâce à l’initiative d’Alde l’ancien, les formats étaient devenus portatifs, appelant ainsi des reliures plus légères, plus gracieuses, aux cartons minces et à la décoration plus délicate, riches et harmonieuses dans l’ensemble. L’in-8° et l’in-16 succédaient peu à peu au lourd in-folio et au massif in-4o. Venise était peut-être alors le plus grand marché de Livres de l’Europe, et il n’est point étonnant que ses ateliers de Reliure y aient pris une importance de premier ordre. La patrie du Titien avait successivement été illustrée dans la typographie par Nicolas Jenson, le créateur français des lettres romaines, par Ehrard