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des chasses aux tigres capables de mettre en relief leur adresse impeccable dans le maniement du rifle. Ils déployèrent dans ce sport jusqu’alors inconnu pour eux une vigueur, une souplesse, une intrépidité dans l’attaque, une sûreté de main qui frappèrent de stupeur les conducteurs indigènes qui les accompagnaient sur des éléphants dressés. Ils tuèrent — dans les seules jungles du Bengale, si je me souviens bien, plus de douze tigres et environ huit panthères dont ils eurent la politesse de m’envoyer les superbes dépouilles. Les Hindous, très sensibles au courage, les crurent sorciers, et, malgré leur secret dédain pour les Européens souillés de viandes et de liqueurs, leur témoignèrent un respect qui confinait au culte sacré. — À Ceylan, au retour, leurs succès à la chasse, au tennis, au polo, eurent un long retentissement dans les journaux de toute la colonie anglaise.

— Mais je ne veux pas, mon cher ami, me dit lord L…, ouvrant