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versité de Glascow, dont le nom est connu des deux mondes depuis la part qu’il prit à la pose du premier câble transatlantique.

Devant un auditoire brillant de savants et de gens du monde, sir William Thompson avait annoncé que mathématiquement la fin du globe terrestre et de la race humaine devait se produire au juste dans dix millions d’années.

Se basant sur les théories de Helmholtz que le soleil est une vaste sphère en train de se refroidir, c’est-à-dire de se contracter par l’effet de la gravité sur la masse à mesure que ce refroidissement se produit, sir William, après avoir estimé la chaleur solaire à celle qui serait nécessaire pour développer une force de 476 000 millions de chevaux-vapeur par mètre carré superficiel de sa photosphère, avait établi que le rayon de la photosphère se raccourcit d’un centième environ en 2 000 ans et que l’on pouvait fixer l’heure précise où la température deviendrait insuffisante pour entretenir la vie sur notre planète.

Le maître physicien nous avait non moins surpris en abordant la question de l’ancienneté de la terre, dont il développait la thèse ainsi qu’un problème de mécanique pure ; il ne lui attribuait point un passé