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pour qu’on lui envoie un petit souvenir, le service que j’ai fait faire spécialement pour cette sorte de cadeaux.

12 octobre. — J’ai la réponse de Larrey. Des six officiers envoyés, il en est revenu deux. L’un des deux revenus, sur le point d’être pris par l’ennemî, a avalé sa dépêche, deux sont tombés dans des partis de cavalerie prussienne, le cinquième s’est égaré et galope encore du côté de Bamberg, et le sixième est blessé.


ARMÉE DE PRUSSE
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grand-état-major général
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Direction des Ambulances


Sire,
Comme j’ai déjà eu l’honneur de le dire à Votre Majesté, soir et matin aloès en poudre.
Baron Larrey.


La comtesse est tout simplement délicieuse ; il faut que je m’attache son mari. Je lui ai fait proposer d’entrer dans mon Conseil d’État avec de l’avancement, un poste supérieur à celui de simple Hof Conseiller. J’ai appris que c’était lui qui avait décidé sa femme à rester ici pour protéger ses propriétés. Cet homme est une nature délicate. Je veux qu’on me le présente ! Le temps est au beau maintenant, l’armée se masse. Jouissons de la vie, ô douceur !

Ricou a été enlevé par des cavaliers de Blücher, en arrière de nos lignes, comme il me rejoignait sur mon ordre, pour me rédiger quelques bulletins et proclamations en retard. Ce Blücher à la fin m’exaspère : après Mlle J., il me prend Ricou ! C’est trop, je vais lui jeter une ou deux divisions de cavalerie avec Murat, mon sabreur. Gare à lui ! Passe pour Mlle J., — j’avais peut être eu tort de l’appeler ici, Joséphine le saura et me fera des scènes ; — mais Ricou, sapristi !