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d’autre que quand ils feront bien ces deux lettres ; il avertira les écrivains d’éloigner leurs lignes d’un travers de doigt, afin que luy-même les examinant un peu à la fin de l’école, il puisse en leur présence former les lettres entre les lignes qu’ils ont mal formées ; de plus ils laisseront deux travers de doigt au bas de chaque exemple pour apprendre à chiffrer, ou bien ils auront un papier exprès pour le chiffre et l’orthographe qui s’apprennent ordinairement pendant la collation, les mercredis et samedis au soir avant le catéchisme qui se fait par le maître : ils peuvent aussi l’apprendre facilement, le maître leur commandant le dimanche au soir ou le vendredi matin d’aporter par écrit une page de quelques bons livres françois, afin que par là ils apprennent promptement l’orthographe, et pour les animer il donnera quelques exemptions à ceux qui auront écrit le plus correctement. »


Les hommes les plus sérieux et les plus compétents en matière d’éducation et d’enseignement, ceux qui ont étudié avec le plus de soin et d’intelligence les questions pédagogiques, sont unanimes à reconnaître la nécessité de ne jamais séparer, à l’école, l’éducation religieuse de l’instruction. Avant la Révolution, c’était un principe incontesté. Pour les maîtres et les bienfaiteurs de nos anciennes écoles, l’instruction n’était qu’un moyen ; le but était la formation du chrétien. Ils croyaient la religion d’autant plus nécessaire à l’enfant, qu’elle seule peut former véritablement les mœurs et ouvrir, un jour, les portes du ciel.

Il suffit de parcourir la Méthode, pour voir de quelle sollicitude on entourait, au siècle dernier, la formation religieuse des écoliers. Prière avant et après la classe[1],

  1. Méthode des Écoles charitables, p. 12, 14, 15 et 25.