Son coeur a plus d'ennuis, que les champs de moissons.
Déesse ! dont la main, de son volant armée,
Couppe de nos moissons les espics ramassez,
Et puis en gerbe d'or en ton poing entassez,
Fais voir ce qui te rend des mortels estimée ;
Déesse ! dont la main est tant accoustumée
Aux moissons dont nos champs richement tapissez
Semblent du faix tres-grand estre presque oppressez,
Peine du laboureur toutefois bien aymée :
Déesse ! par pitié tourne sur moy les yeux,
Et dy moy si jamais tu vis en quelques lieux
De nos jeunes guerets les campagnes plus pleines,
Que mon cœur, de tourments en l'estat où je suis.
Et puis raconte à tous qu'une moisson d'ennuis
Se trouve dans mon cœur aussi bien qu'en nos plaines.
Avec tels mots s'approchant de ceste fontaine, apres s'en estre lavé et les mains et le visage, ainsi qu'autrefois elle avoit accoustumé, et tournant les yeux tout à l'entour: C'est bien, disoit-elle, icy le lieu où si souvent Astrée m'a juré que son