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vos hameaux. Et cela d’autant plus que l’ardeur du soleil estant trop grande pour nous en aller au grand Pré, où les bergers doivent faire les exercices accoustumez apres le sacrifice, nous ne sçaurions employer mieux le temps qu’à voir mettre fin au different de Silvandre et de Phillis, et apres nous pourrons estre encore à temps pour voir l’assemblée des jeunes bergers et bergeres. – Je sçay, mon pere, respondit Diane, que tout ce qui vient de vous ne sçauroit estre qu’avec beaucoup de raison, et que nous sommes obligez d’observer tout ce que vous nous ordonnez ; c’est pourquoy je ne mettray jamais difficulté en tout ce qu’il vous plaira, mais en cecy je supplieray seulement Daphnide et Alcidon qu’écoutant nos petits jeux, ils en reçoivent la simplicité pour l’ornement des leurs, et que si nous osons les leur faire voir, ils l’attribuent à l’obeyssance que nous en voulons rendre. – Belle bergere, respondit Daphnide, si toutes les autres contrées de la Gaule produisoient de semblables bergeres que celles de Forests, je croirois que les villes auroient bien dequoy porter envie aux villages et aux bois, et vous ne devez point faire de difficulté de nous donner part en vos passe-temps, puis que jusques icy tout ce que nous en avons veu ne nous a rapporté que beaucoup de contentement, et causé beaucoup d’admiration.

Cependant le sage druide avoit commandé que l’on disposast les sieges en