Page:Urfé - L’Astrée, Troisième partie, 1631.djvu/857

Cette page n’a pas encore été corrigée

Que nous aymerons tant qu’il nous plaira.

Que celuy qui voudra cesser d’aymer, le pourra faire, sans reproche d’aucune infidélité.

Que quand nous voudrons, sans nous separer d’amitié, nous pourrons aymer qui bon nous semblera, et tant qu’il nous plaira, continuer ceste amitié, ou la quitter sans congé.

Que la jalousie, les plaintes et la tristesse seront bannies d’entre nous, comme incompatibles avec nostre parfaite amitié.

Qu’en nostre conversation nous serons libres, et sans nous contraindre, chacun fera et dira ce qu’il luy plaira, sans nous incommoder l’un pour l’autre.

Que pour n’estre point menteurs, ny esclaves, en effect, ny en parole, tous ces mots de fidelité, de servitude et d’eternelle affection, ne seront jamais meslez parmy nos discours.

Que nous pourrons tous deux, ou l’un sans l’autre, continuer, ou cesser de nous entre-aymer.

Que si ceste amitié cesse, de l’un des costez, ou de tous les deux, nous pourrons la renouveller, quand bon nous semblera.

Que pour nous adstraindre à une longue amour ou à une longue hayne, nous serons obligez d’oublier et les faveurs et les outrages.

Ces articles estans escrits de ceste sorte : Et bien ! Hylas, luy dit Stelle, ces conditions vous sont-elles agreables ? – Et à vous ? respondit