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donc tout le jour avec cette villageoise d’Astrée ? – O mon serviteur ! s’escria-t’elle, c’est une fille. – Et bien ! dit Hylas, et moy aussi j’aimeray une fille. – Ah ! mon serviteur, dit la druide en riant, si vous estiez fille comme moy, cela seroit bien bon, mais autrement j’ay grande occasion d’estre jalouse. – Ma maistresse, respondit froidement Hylas, demeurons sur ceste loy esgale, que vous avez accordée, qui doit estre entre nous. – Jamais, dit-elle, je ne consentiray que cet outrage me soit fait. – Et moy, repliqua Hylas, je ne veux point me relascher d’un seul de mes privileges. – De sorte, interrompit Diane, que voicy le commencement d’un grand divorce. – Quant à moy, dit Astrée, je ne puis qu’y gaigner beaucoup, quoy qu’il en advienne, car si cela est cause que leur amitié se separe, me voilà seule à posseder ceste belle dame ; et si elle ne se separe point, et qu’il soit permis à Hylas d’aimer aussi Stelle, j’auray tousjours un peu plus de loisir de me voir seule, cependant qu’il ira entretenir ceste nouvelle maistresse. – Et moy, dit Hylas, je ne puis aussi qu’y gaigner beaucoup, car si nostre amitié se rompt, je demeureray libre, et si elle continue, au lieu d’une, j’auray deux personnes qui m’aymeront. – Si bien, adjousta Alexis, qu’il n’y a de la perte que pour moy, d’autant que, si Hylas cesse de m’aimer, je perds l’amitié d’une personne que je cheris infiniment, et si elle me demeure avec ceste