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de tout ensemble en mit un peu dedans le feu qui estoit allumé pour le sacrifice, avec force encens et drogues aromatiques ; et puis, prenant de l’eau dans le vase dit Simpulle, en tasta un peu, et en arrosa la Mole-sacrée, les fleurs, les fruicts et le feu. Toutes ces choses achevées, se reculant un peu de l’autel, elle commença un hymne à la louange de la déesse, que toutes les vestales continuerent, à la fin duquel y en eut une qui estoit vis à vis de la maxime, qui se tournant vers les autres, dit à haute voix : II est permis de s’en aller. Qui estoit signe que le sacrifice estoit achevé.

Lors la venerable Chrisante, qui sans se mesler en ces sacrifices, ny les vierges druydes aussi, y avoit seulement assisté pour le respect qu’elle portoit à l’authorité Romaine, sortit du temple ; et avec toute sa suitte, hormis les vestales, qui se retirerent en leurs demeures, s’en alla au boccage sacré, où les vacies et bergers l’attendoient, les uns pour le sacrifice, mais les autres, autant pour la devotion qu’ils portoient à leurs bergeres, qu’à leur grand Tautates.

Hylas impatient en apparence plus que tous les autres, pour le desir qui le pressoit de voir bien tost sa tant àimee Alexis, fut contraint pour ne perdre point cette bonne compagnie, d’assister au sacrifice du vacie. Mais sa plus ardente oraison fut, que Tautates se contentast