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pleine de chappeaux de fleurs ; elle en mit un sur sa teste, et en fit de mesme à six autres qui se vindrent mettre à genoux à ses pieds, et qui estoient celles qui devoient servir au sacrifice : l’une incontinent alla prendre le Simpulle, petit vase, avec lequel elles souloient sacrifier ; l’autre prit le coffre des parfums qui se nommoit Acerta ; la troisiesme porta le gasteau de froment nommé Mole-salée, qui estoit couronnée de fleurs ; l’autre portoit l’eau qui devoit servir au sacrifice, car en ceux de Vesta on n’y usoit point de vin, et en celuy-là mesme de la bonne déesse on ne le nommoit pas vin, mais laict. La cinquiesme portoit le faisseau de verveine, et la derniere, un panier de fleurs et de fruicts. Estans toutes devant elle, elle s’achemina jusqu’aupres de l’autel de Vesta, au devant duquel elle se prosterna, et ayant quelque temps demeuré à genoux, elle commença un hymne en la louange de la déesse, que toutes les vestales qui estoient dans le temple continuerent. Et ayant chanté le premier couplet, elles se leverent toutes, ayant chacune un flambeau en la main, et marchant deux à deux. Les plus jeunes passerent les premieres, et les anciennes apres, et puis les six qui portoient les chappeaux de fleurs, et en fin la maxime avec son baston pastoral, et allerent trois tours à l’entour de l’autel, commençant à main gauche, à la fin desquels chacune se remit en sa place, horsmis la maxime et