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de quelque personne à nous peu affectionnée, et qui perfidement l’auroit enlevée au mespris de nostre puissance et authorité royale.

A ces causes, et plusieurs autres à ce nous mouvants, et par l’advis de nostre Conseil, pour chastier telles ingratitudes et trahisons avons declaré et promis, par le Grand que nous adorons, par l’ame de nostre tres-honoré pere, et par la majesté de nostre couronne, que quiconque nous fera r’avoir ceste ingrate Cryseide, nostre fuitive prisonniere, ou qui nous declarera celuy qui a esté cause de sa fuite, ou qui perfidement a tenu main, donné ayde ou faveur à la faire evader, de quelque qualité, gent, ou condition qu’il soit, Nous luy ferons telle grace qu’il nous voudra demander, sans que, pour quelque sujet que ce puisse estre, nous contrevenions ou permettions jamais estre contrevenu à nostre parole, promesse et serment. Si ordonnons à tous nos Comtes et Officiers de faire publier ces dites lettres par toute l’estendue de nos estats.

Donné en nostre royale ville de Lyon, aux Ides de Juillet. Et de nostre regne le deuxiesme.

Arimant, oyant lire ceste declaration, entra en grande peur que Cryseide ne fust recogneue en entrant dans la ville, mesme que l’hoste en continuant son discours,