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parens au dessein qu’elle avoit de suyvre cette chere druide en quelque lieu qu’elle allast, et sans l’opinion qu’Alexis avoit qu’estant recogneue, elle perdroit toutes ces faveurs, il leur eust esté impossible de ne donner cognoissance à tous de l’excez de leur contentement.

D’autre costé, Paris qui estoit aupres de Diane et qui ne pouvoit assez luy representer son extréme affection, ennuyé de se voir tant de personnes à l’entour qui escoutoient ce qu’il disoit, afin de les entretenir à quelqu’autre chose, pria Hylas, luy faisant presenter une harpe, de vouloir chanter quelque chose dessus pour empescher que cette bonne compagnie ne s’ennuyast en sa maison. Hylas qui quelquefois estoit assez complaisant, prenant ce qu’on luy presentoit, accorda librement de faire ce que Paris desiroit, pourveu qu’il fust ordonné aux autres d’en faire de mesme, et particulierement à Silvandre. Ce berger qui avoit toujours les yeux sur Diane, cognoissant qu’elle avoit agreable de l’ouyr chanter, sans en attendre le commandement, prit la harpe des mains d’Hylas, et chanta tels vers :

Chapitre 2