Page:Urfé - L’Astrée, Troisième partie, 1631.djvu/145

Cette page n’a pas encore été corrigée

vainqueur, et de la passant en Grece, fonder les Galates, et se mocquans des vaines superstitions de ces idolatres, ravir l’or et les thresors du Temple d’Apollon, et s’en revenir victorieux en leur patrie.

Au dessous des frises dorées et chargées de ce que les pays estrangers ont de plus rare, se voyoit une seconde frise, qui avec diverses sortes de festons rapportoit un tres-grand ornement à cet edifice ; dans l’entre-deux, comme dans des niches, estoient placées les statues des Empereurs Romains, le grand Cesar jusques au troisiesme Valentinian. Mais l’une des plus curieuses choses de ce beau lieu, estoit l’entre-deux des fenestres remplis des cartes de toutes les provinces particulieres de la Gaule, si fidelement et si justement rapportées, que l’on pouvoit en se promenant apprendre non seulement les distances des lieux, mais les situations des villes, les climats des provinces, les cours des fleuves, les passages des rivieres, et la proprieté de chaque endroit de ce petit monde. Et pour faire remarquer encor plus la curiosité du druide, on n’avoit point oublié dans ces cartes, ny bataille remarquable, ny siege d’importance, qui n’eust esté mis en l’endroit mesme, où il avoit esté fait ; de sorte que l’espouvantable siege d’Alexia, et toutes les signalées expeditions de Cesar se voyoient dans les mesmes lieux où elles avoient esté faites.

A l’entour de ces cartes,