Page:Urfé - L’Astrée, Troisième partie, 1631.djvu/1274

Cette page n’a pas encore été corrigée


Les vents de leurs fortes haleines
N’estonneroient plus les zephirs,
Mais seroient pour plaindre mes peines,
Changez en amoureux souspirs.
Que si quelquefois ma frisure,
Bien que sans point faire d’injure,
S’eslevoit par des tourbillons,
C’est que foible pour tant de flamme,
Le feu qui brusleroit mon ame
Seroit cause de ces bouillons.

Mais qu’est-ce que me represente
La vaine ombre de ces plaisirs ?
Il en faut esloigner l’attente,
Comme en estouffer les desirs ;
Car je sçay (s’il est necessaire
Qu’un souhait bien que temeraire
Desormais me serve d’object),
Qu’il faut que mon ame ravie,
Juge digne de son envie
Plustost l’autheur que le subject.