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par ce porteur. Et à mesme temps faisant appeler le chevalier, luy donna la lettre, et luy commanda de ne perdre une heure de temps, et de dire à Lindamor, qu’à ce coup elle cognoistroit qu’elle estoit son affection, par la diligence qu’il feroit à revenir avec toutes les trouppes qui luy restoient ; et parce que c’estoit un homme fort fidelle, et en qui Lindamor avoit toute confiance, elle luy fit entendre le mauvais dessein de Polemas afin de le convier d’aller plus viste, et ramener tant plus promptement Lindamor.

Le chevalier sans retarder d’avantage, prenant congé des Nymphes, les asseura et de la fidelité de Lindamor et de la sienne. Et Galathée, pour obliger d’avantage Lindamor à revenir promptement : Dites-luy, chevalier, dit-elle, que je cognoistray par la haste qu’il aura de revenir, s’il est tousjours de nos amis.

A ce mot le chevalier partit, feignant d’aller à Marcilly et incontinent les Nymphes et Adamas sortirent, qui apres quelques propos communs supplierent Daphnide et sa trouppe vouloir venir à Marcilly passer le temps pour quelques jours. Daphnide tournant l’œil sur Alcidon, et voyant qu’il s’en remettoit à elle, pensa n’estre pas à propos de refuser la Nymphe, et s’offrit à l’accompagner par tout où il luy plairoit ; dequoy Amasis l’ayant