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faire consentir qu’avec un desplaisir extréme, d’autant que les autres fois qu’Andrimarte l’avoit esloignée, ce n’avoit esté que pour aller à l’armée, qui ne le separoit que de deux ou trois journées. Et Mérovée y estant, elle en avoit des nouvelles presque tous les jours, mais cét esloignement sembloit devoir estre plus long, tant pour la distance des lieux, que pour prevoir que le bon duc Semnon ne le laisseroit pas si tost retourner, et leur amour impatiente ne pouvoit sans une tres-grande peine se preparer à ceste longue absence. Toutesfois la necessité les y contraignant, Andrimarte, avant que de partir, pour tesmoignage de sa passion, luy donna ces vers.


Stances

Sur un depart.

I

Dieux ! qui sçavez quelle peine
Donne l’absence inhumaine,
Accomplissez, s’il vous plaist,
Mon souhait.

II