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parce que ce que je desire que vous sçachiez tous deux, est un discours long, et auquel je pourrois bien oublier quelque chose, je veux que celuy qui m’a apporté ces nouvelles vous le die bien au long, d’autant que si nous avons le loisir de nous en retourner à Marcilly avant qu’il soit nuict. - Ce m’est assez, madame, respondit Adamas, pourveu que vous ne soyez trompée en la prudence que vous croyez en moy, je vous asseure bien que vous ne le serez jamais en ma fidelité. Et pour ce qui est de vostre retour à Marcilly, si ce n’est chose qui vous haste trop, vous me ferez, s’il vous plaist, l’honneur de demeurer icy ce soir, afin que vous n’ayez pas l’incommodité de vous en retourner peut-estre au serein. - Vous sçavez bien, mon pere, respondit Amasis, que je n’en ferois point de difficulté, si la necessité de mes affaires ne m’y contraignoit, comme je m’asseure que vous jugerez bien, lors que vous aurez ouy ce chevalier que Lindamor m’a envoyé, et que je vous auray dit encores quelque chose que j’ay descouvert depuis peu.

Et lors, faisant appeller par Galathée le chevalier de Lindamor, apres que la gallerie fut bien refermée : Je vous prie, luy dit-elle, chevalier, de dire au long tout ce que Lindamor me mande par vous, sans y oublier aucune des particularitez que vous m’avez racontées, soit pour ce qui concerne